Réflexion No. 60: Āyat 39:10 – L’immensité de la Terre

وَأَرْضُ اللَّهِ وَاسِعَةٌ
Wa-ardhu-llāhi wāsi‘ah
Et la terre d”Allah est vaste
(Sourate Zumar, No. 39, Āyat 10)

 

Le Saint Coran contient plusieurs versets au sujet de la Terre. La Terre est un tapis pour l’humanité (Q 2:22), un endroit reposant pour y vivre (Q 27:61),  elle est stable et servile (Q 67:15), et est dotée de beaucoup de signes pour les gens (Q 20:51). Ce ne sont que quelques versets parmi tant d’autres qui parlent de la Terre et de ses bienfaits pour l’être humain.

Le verset ci-dessus indique aux êtres humains que la Terre est très vaste. Le Jour du Jugement, personne ne devrait se plaindre de sa demeure sur Terresous prétexte qu’elle ne lui ait pas permis d’obéir à Allah (s.w.t.), et de L’adorer. Dans un autre endroit, le Quran nous parle de ce genre de personnes, nous avertissant, que leur excuse ne sera pas acceptée. « Ceux qui ont fait du tort à eux-mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant: ‘Où en étiez-vous?’ ‘ Nous étions impuissants sur terre’ dirent-ils. Alors les Anges diront: ‘La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ?’ » (Q 4:97). La Terre est assez vaste et spacieuse pour les gens, afin qu’ils puissent se déplacer dans divers endroits et vivre la vie qu’ils choisissent de vivre, n’ignorant pas les restrictions imposées par l’homme. Le fait de se déplacer a été un élément déterminant dans le maintien de la religion, dans sa propagation et dans l’amélioration et le renforcement du mode de vie des croyants.

Il est intéressant de noter que la migration en Islam, n’est pas toujours une migration physique. Il existe aussi une forme spirituelle de migration, par exemple, passer du mal au bien. Ceci impliquerait de ne pas suivre le même mode de vie que ceux qui vivent sur le même territoire que nous. Il s’agit de choisir de suivre la voie de ceux qui peuvent être dans un autre coin de la Terre, mais qui partagent nos croyances et valeurs. C’est la vraie essence de la migration, et cet aspect est souvent négligé dans le concept de migration La migration est essentiellement le passage de l’obscurité vers la lumière (Cf. Q2:57), de l’incroyance vers la croyance, du mal vers le bien. Imam Ali (a) dit: « Un homme pourrait dire avoir migré, mais il ne l’a pas réellement fait. Les vrais migrants sont ceux qui migrent du mal, et ne le commettent pas. » (Nūruth Thaqalayn, 1: 541 cité dans Tafsīr- Namūne). Une telle migration peut avoir lieu et est même essentielle, même lorsque la personne reste dans la ville où il a toujours vécu.

L’immensité de la Terre est un rappel pour élargir les horizons et pour ne pas se confiner soi-même à seulement ce qui nous entoure. Découvrons les autres endroits de la terre, comment les gens y vivent, leurs pratiques, leurs modes de vie…etc. Étant séduits par la brillance de la société occidentale autour de nous, nous négligeons les nombreuses sociétés et communautés des divers recoins de la Terre qui peuvent avoir différents modes de vie. Il y a une mine riche d’humanité qui a tant de choses à nous offrir. Cela renforce et réconforte le croyant de savoir qu’il y a des personnes loin de nous physiquement, mais qui partagent les mêmes buts que nous dans la vie.

Lisons ce verset pour nous rappeler qu’il est important d’éviter de succomber aux valeurs et croyances de ceux qui nous entourent. La Terre est très spacieuse. Migrer spirituellement ou physiquement permet de s’assurer que nous avons notre propre identité, et que nous sommes capables de pratiquer ce que nous choisissons de pratiquer, et non, ce qui nous est imposé de pratiquer.

Source: Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Editeur), Tafsīr-e Namūne.