Réflexion No. 59: Āyat 6:94 – Seul face à Allah s.w.t

وَلَقَدْ جِئْتُمُونَا فُرَادَىٰ كَمَا خَلَقْنَاكُمْ أَوَّلَ مَرَّةٍ
Walaqad ji’tumūnā furādā kamā khalaqnākum awwala marrah
Et vous voici venus à Nous, seuls, tout comme Nous vous avions créés la première fois.
(Sūratul An‘ām, No. 6, Āyat 94)

Selon les hadiths, ce verset relate ce que Dieu dira à l’être humain le Jour du Jugement. Toutes ces choses auxquelles les gens se fiaient dans ce monde, santé, enfants, famille, amis, idoles … seront laissées derrière lors du voyage vers l’autre monde. Il ne restera alors plus que l’être humain et son Dieu, comme lors de la création initiale, à la seule différence que l’être humain aura désormais un bagage d’actions à présenter. Il retournera de son parcours pour dévoiler ce qu’il a accompli.

‘Allāmah Sayyid Muhammad Husayn Tabātabā’ī, dans al-Mīzān dit que ce jour-là, l’être humain se rendra compte de la dure réalité et comprendra que rien n’existe dans ce monde excepté Allah (s.w.t) et Sa volonté. Tout ce qui à ses yeux, influençait sa vie, n’était qu’une illusion. Le véritable Planificateur, Contrôleur et Cause des effets était uniquement Dieu. Il aurait pu penser que la richesse a contribué à son confort dans la vie, que sa famille lui a apporté soutien et amour, et que les personnes de pouvoir ont influé sur sa position dans ce monde, etc. Mais en réalité, il s’agissait uniquement de lui et de Dieu en toutes circonstances. Dieu a fait en sorte que les choses autour de lui interagissent comme Il le souhaitait. Rien n’a un effet indépendant de Sa volonté. Après tout, l’être humain n’est qu’un simple point dans ce vaste univers qui fonctionne selon Son système.

Parce que beaucoup de choses autour de l’être humain sont reliées au corps, une fois que le corps a disparu, celles-ci perdent de leur importance. C’est à ce moment-là que l’être humain est capable de voir les choses clairement et de comprendre la superficialité de toutes ses anciennes connexions par rapport à sa connexion avec Dieu. Cette prise de conscience est mentionnée dans le verset suivant: Tu restais indifférent à cela. Et bien, Nous ôtons ton voile ; ta vue est perçante aujourd’hui. (Q 50:22)

Cette rencontre avec Allah (s.w.t) le Jour du Jugement ne sera pas facile. Amīrul Mu’minīn Ali b. Abī Tālib (a)  parle de l’état des personnes à ce moment-là : Ils se hâtent vers Son ordre et se ruent vers la place assignée pour leur retour final, groupe par groupe, silencieux, debout et disposés en rangées. Ils seront à la vue de Dieu et entendront quiconque les appellera. Ils arboreront le vêtement de l’impuissance et la couverture de la soumission et de l’indignité. (A ce moment) les artifices disparaîtront, les désirs seront coupés, les cœurs se noieront silencieusement, les voix seront réduites, la transpiration étouffera la gorge, la peur augmentera et les oreilles résonneront avec la voix retentissante de l’annonceur pour le jugement final, l’attribution de la récompense et la frappe de la punition et du paiement de la rétribution. (Nahjul Balāgha, Sermon 83 – traduction à partir de la version anglaise)

Mais il y aura, ce jour-là, des gens avec qui Dieu parlera et qu’Il regardera avec une grâce spéciale. Elle prendra la forme d’une attention particulière accordée à un groupe exclusif de croyants, une attention qui créera un bonheur insoupçonné dans leur cœur. Allah (s.w.t) parle dans le Quran au sujet des personnes qui seront privées de cette attention spéciale : Ceux qui vendent à vil prix leur engagement avec Allah ainsi que leurs serments n’auront aucune part dans l’au-delà, et Allah ne leur parlera pas, ni les regardera, au Jour de la Résurrection (Q 3 :77).

Récitons le verset de cette semaine pour nous aider à comprendre que finalement tout est entre nous et Dieu. Préparons-nous à cette éventuelle réunion qui arrivera sans aucun doute, un jour. Travaillons et prions, nous pouvons être de ceux qui recevront une attention particulière ce jour-là.

Sources: Amīrul Mu’minīnImam Ali (a), Nahjul Balāgha; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Editor), Tafsīr-e Namūne; ‘Allāmah S. Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān