Réflexion No. 03: Āyat 2:26 – Les Exemples dans le Coran

إِنَّ اللَّهَ لاَ يَسْتَحْيِي أَنْ يَضْرِبَ مَثَلاً مَا بَعُوضَةً فَمَا فَوْقَهَا
Certes Allah n’éprouve aucune gêne à citer en exemple un moustique [ou un autre animal] plus petit [ou plus grand] que cela.
(Sourate Baqarah, N° 2, verset 26)

 

Allah, le Tout-Puissant, donne un bon nombre d’exemples dans le Saint Coran. Ces exemples nous permettent de comprendre les choses plus facilement. Selon le verset ci-dessus, ces exemples servent également à faire une distinction entre ceux qui sont bien guidés et ceux qui ne le sont pas. Le contenu de l’exemple apporte une importance qui va au-delà du sujet traité dans le verset.
L’explication de ce verset nécessite une étude de son contexte. Le verset fait référence à l’attitude et au comportement des hypocrites. Un des caractéristiques sous-jacentes de l’hypocrisie est la recherche d’excuses. Un hypocrite cherche une excuse pour critiquer et condamner. Lui-même n’effectue aucune action louable mais cherche toujours les défauts dans les actions des autres. Ayatoullah Nāsir Makārim Shirāzī, dans son livre Mithalhaye Zibaaye Quran (de beaux exemples du Coran), dit dans l’explication de ce verset que si une communauté construit un centre islamique avec une mosquée, une bibliothèque, des logements, etc., un hypocrite trouvera le moyen de critiquer comme par exemple en disant que l’argent aurait été plus utile pour  nourrir les nécessiteux de la communauté. Si ce même hypocrite était parmi ceux qui dépensent leur richesse pour aider les pauvres et les nourrir, il insisterait pour que cet argent soit utilisé pour construire un centre islamique, afin que la propagation des ennemis de l’Islam soit contrée. L’hypocrite n’a pas d’opinion ferme sur le sujet. Tout ce qu’il désire, c’est s’opposer à ceux qui font ce qu’il ne peut faire lui-même.

Quand le Tout-Puissant a révélé certains versets qui contiennent des exemples, les hypocrites ont commencé à trouver des défauts. Selon eux, Allah est bien  trop Eminent pour avoir recours à des exemples de créatures aussi faibles et insignifiantes que les araignées et les moustiques, ou d’objets inanimés tels que le feu, le tonnerre et la foudre. Leur message négatif et sceptique laissait entendre que de tels versets ne pouvaient provenir de Dieu. Toutefois, si ces versets avaient été difficiles à comprendre et si les exemples avaient été compliqués et abstraits, leur réponse aurait été : « Comment ces versets peuvent venir de Dieu, vu que nous ne pouvons rien comprendre ? Pourquoi Dieu ne peut-Il expliquer ces questions compliquées avec des moyens plus simples, afin que tout le monde puisse comprendre ? »  Ces objections ont également été trouvées parmi les populations aux temps d’autres Prophètes.

Les bons exemples font partie d’un discours éloquent. Ils interpellent le public et peuvent ramener des sujets subtils et compliqués à son niveau. La taille ou le statut d’un exemple particulier n’a rien à voir avec le statut de celui qui donne l’exemple. Mais plutôt, l’utilisation des exemples appropriés en accord avec le sujet et la situation illustre la capacité de celui qui s’exprime.

Un bon orateur est capable de capter l’attention du public en utilisant des exemples intéressant et attirants. Ces exemples peuvent porter sur n’importe quoi, le but est d’éclaircir le sujet et le rendre plus compréhensible. L’éloquence est constituée de la beauté du langage ainsi que de la profondeur du contenu. Les versets du Coran contiennent les deux, et les exemples du Coran illustrent cette forme d’éloquence.

Sources: Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī, Mithalhaye Zibaye Quran – Vol.1  
Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (ed.), Tafsīre Namūne