Réflexion No. 74: Āyat 49:11 – Se moquer des autres

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا يَسْخَرْ قَوْمٌ مِنْ قَوْمٍ عَسَىٰ أَنْ يَكُونُوا خَيْرًا مِنْهُمْ

Yā-ayyuhlladhīna āmanū lā yaskhar qawmun min qawmin ‘asā an yakūnū khayran minhum

O vous qui avez cru, qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe. Ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux.

(Sūratul Hujurāt, No. 49, Āyat 11)

 

Dans ce verset, Allah le Tout-Puissant met en garde les gens qui se moquent des autres.  Regarder les autres de haut et se moquer d’eux provient de la dangereuse maladie de la fierté et de l’arrogance. L’Islam ne tolère pas ce type d’égoïsme et affirme fermement aux croyants de rester éloignés d’un tel comportement.

Selon le Tafsīr al-Mīzān, le mot sakhara est souvent traduit par “se moquer” qui signifie dire quelque chose de dégradant et humiliant à quelqu’un. Cela peut être verbal ou une information subtile ou encore une imitation. Le but est de ridiculiser et faire rire les autres de cette personne.

La seconde partie du verset ci-dessus parle de la maladie de la fierté – il est dit que les gens dont on se moque peuvent en fait être meilleurs que ceux qui se moquent d’eux.  Personne ne sait qui a un statut plus élevé, spécialement aux yeux d’Allah. Les vrais critères de respect et de grandeur de l’être humain se trouvent dans le Taqwa (Q 49:13), une qualité souvent cachée des autres. La plupart des croyants ne vont pas afficher leur piété, leur modestie, leur intégrité, etc. En se moquant des autres, en fait nous pourrions regarder de haut une personne spéciale aux yeux de Dieu.

Ceux qui se moquent constamment des gens en espérant faire rire les autres, doivent se demander pourquoi ils le font. Est-ce parce qu’ils voient une faiblesse en eux-mêmes? Veulent-ils détourner l’attention d’eux-mêmes? Est-ce qu’ils ne se sentent pas bien dans leur peau et ne peuvent trouver du réconfort qu’en rabaissant les autres? Pensent-ils pouvoir gagner en popularité et le respect des autres en rabaissant les gens? Tels sont les ignobles motifs qui se cachent derrière la moquerie.

Se moquer des autres est une maladie et comme toutes les maladies c’est une rotation anormale artificielle de la nature humaine. Cela nécessite une cure.  Cela ne peut se produire que si celui qui se moque réalise la gravité de ses actes et s’interroge sur ses motivations. Les savants ont comparé le fait de se moquer des autres au fait de planter un couteau dans leur âme, et à tuer leur morale et leur confiance. Tout comme faire cela à son corps serait considéré comme extrêmement grave, de telles agressions envers l’âme ne doivent pas être prises à la légère. Il ne s’agit pas de farce quand quelqu’un est rabaissé quand on se moque de lui ou quand on le ridiculise. Imam Sajjād (a) dit: Parmi les péchés qui font descendre la colère d’Allah il y a l’oppression faite consciemment par quelqu’un, en écrasant le droit des autres, en se moquant et en ridiculisant les autres (Ma‘āni al-Akhbār, p. 270 extrait de tebyan.net).

Récitez ce verset pour vous rappeler la gravité de la raillerie.  Récitez-le en public quand quelqu’un se fait ridiculiser et assurez-vous que vous n’en prenez pas part. Vous pouvez choisir de défendre la personne moquée, détourner l’attention des autres sur lui, ou tout simplement quitter le rassemblement, tout ce qui est possible pour vous.

C’est une bonne habitude de réciter régulièrement Du‘ās des Jours de la Semaine enseignés par Imam Ali Zaynul ‘Ābidīn (a) collectés dans le Sahifa Sajjādiyya. Si vous ne pouvez pas réciter le Du‘ā en entier, alors récitez au moins des passages sélectionnés afin de vous rappeler de vos devoirs envers le Créateur Tout-Puissant et Ses créatures. Ci-dessous se trouve un passage que l’Imam avait l’habitude de réciter le Lundi en veillant à ce qu’il ne néglige pas les droits des êtres humains.

O Allah . . . je te demande, en ce qui concerne les griefs commis par moi à l’encontre de Tes serviteurs, qu’il s’agisse d’un injustice commise à l’encontre de sa personne, de son honneur, de ses biens ou au niveau de sa famille ou de ses enfants, ou d’une médisance faite à son encontre ou d’avoir fait preuve d’iniquité, par partialité, subjectivité ou orgueil, ou par entêtement, ostentation ou sectarisme, en son absence ou en sa présence, de son vivant ou après sa mort, griefs que je suis incapable de réparer et d’en finir avec. 

 

Sources:
Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Editeur), Tafsīr-e Namūneh;
Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā‘ī, Tafsīr al-Mīzān;
http://www.tebyan.net/newindex.aspx?pid=178171; http://www.al-islam.org/sahifa-al-kamilah-sajjadiyya-imam-zain-ul-abideen/supplications-days-week#supplication-monday