Réflexion No. 28: Āyat 20:84 – Se hâter vers Allah (swt)

وَعَجِلْتُ إِلَيْكَ رَبِّ لِتَرْضَى
Et je me suis hâté vers Toi, Seigneur, afin que Tu sois satisfait.
(Sūrat Tāhā, No. 20, Āyat 84)

Quand Nabi Moussa (a) est allé  auprès d’Allah (swt) pour recevoir les lois de la Tawrat, il était accompagné par un groupe des Bani Israel. Il les a devancé et a atteint le lieu de rendez-vous alors que les siens étaient encore derrière. Allah (swt) lui demanda alors pourquoi il s’était précipité avant ses compagnons. Il répondit avec le verset mentionné ci-dessus, en disant qu’il s’était hâté vers Dieu afin qu’Il soit satisfait de lui.

Les paroles de Nabi Moussa (a) révèlent son excitation à rencontrer le Seigneur. Il n’arrivait pas à attendre ses compagnons qui s’attardaient derrière. Il voulait commencer son Munajat avec Allah (swt) et il était ravi d’avoir l’opportunité de s’entretenir avec Dieu. Son amour pour Allah (swt) se manifestait dans son empressement à vouloir rejoindre le lieu de rencontre. L’amour de Nabi Moussa (a) pour Dieu est perceptible dans plusieurs conversations qu’il a eues avec Lui. Ce verset est une manifestation de cet amour et met en évidence de manière explicite son engouement pour cette rencontre avec Dieu.

En général, l’empressement est méprisé. Il révèle l’impatience, le manque de préparation, est sujet à erreurs et l’on considère qu’il émane de Shaytan. Le Saint Prophète (saw) a dit : La prudence vient d’Allah (swt) et l’empressement de Shaytan. (Bihārul Anwār, v. 68, p. 340) Il a également expliqué que souvent l’empressement détruit les gens en raison des conséquences néfastes qui peuvent en découler. L’Imam Ali (a) a dit : L’empressement entraîne l’augmentation des erreurs. (Ghurarul Hikam, H. 255)

Mais il y a des situations où l’empressement est recommandé, voire même jugé nécessaire. L’Imam Ali (a) a dit : L’empressement est condamné en toutes circonstances sauf lorsqu’il permet d’éviter le mal.  (Ghurar, H. 338) Parmi les actions où l’empressement n’est pas méprisé, on retrouve : nourrir ses invités, enterrer les morts, marier les jeunes, rembourser ses dettes et se repentir de ses péchés. Une autre action qui nécessite notre empressement est la Salat. Dans l’Adhan et l’Iqamah quotidiens, nous récitons : Hayya ‘alas salāt, c’est-à-dire Accourez à la Salat. Le croyant se hâte de saisir la chance qu’il a de s’entretenir avec Dieu. Il l’anticipe allègrement et est impatient de s’immerger dans la joie qui découle de la communication avec Dieu. Prier à l’heure et mettre tout le reste de côté afin de se précipiter vers la prière, révèle l’amour du croyant et son enthousiasme pour converser avec le Seigneur.

Récitons ce verset au moment de nous préparer pour la Salāt. Hâtons-nous pour l’accomplir avec l’effervescence du bonheur que nous sommes sur le point de savourer et rappelons-nous des paroles de Nabi Moussa (a). Son émoi pourrait nous atteindre également et nous pourrions alors trouver une nouvelle forme d’exaltation aux actes d’adoration que nous accomplissons quotidiennement.

Source: Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (editeur), Tafsīr-e Namūne