Réflexion Coranique 134: Āyat 11:116 – Lutter contre la corruption dans la société

 فَلَوْلَا كَانَ مِنَ الْقُرُونِ مِنْ قَبْلِكُمْ أُولُو بَقِيَّةٍ يَنْهَوْنَ عَنِ الْفَسَادِ فِي الْأَرْضِ

Si seulement il existait, dans les générations d’avant vous
des gens vertueux qui interdisent la corruption sur terre!
(Sūrat Hūd No.11, Āyat 116)

Ce verset pointe une base essentielle pour le progrès d’une société – un groupe de membres de la société qui a la compréhension et la sagesse se doit d’empêcher sa destruction. Tant que certaines personnes impliquées s’efforcent de combattre la corruption dans la société, celle-ci, est dans une certaine mesure protégée de l’effondrement. Ces personnes diffusent un message positif et avisé qui lutte contre la corruption et qui ne permet pas à la société d’être endommagée complètement. Si tous les membres d’une société restent silencieux ou indifférents aux dangers auxquelles la société est confrontée, il est fort possible que la société dérive et éventuellement périsse.

Le verset mentionne ce groupe comme les Ulu Baqiyya – les possesseurs de ce qui demeure. Le mot arabe désigne les possesseurs de fadhl ou de mérite, ces personnes qui ont de grandes personnalités, de l’intégrité, de la pureté…etc. Les gens aiment généralement conserver les bonnes choses et les garder intactes. Ils aiment que de telles choses demeurent. Ainsi, les Ulu baqiyya veulent que la bonté reste intacte et travaillent pour contrer la corruption qui va la gâcher.

Le mot baqiyya fait également référence au fait que la vérité et la vertu demeureront pour  toujours tandis que le mensonge et la corruption finiront par être anéantis. Dans la bataille entre la vérité et le mensonge, la vérité triomphe toujours. Ce fut le cas dans l’histoire et cela sera toujours le cas tant que la terre subsiste. Baqiyyatullāh est donc le titre de l’Imam actuel. Il combattra l’injustice et le mensonge, et laissera la vertu l’emporter sur terre.

Ce verset montre le rôle important des Ulu Baqiyya dans la communauté. Ce sont eux qui répandent la vérité et participent activement à la revitalisation des enseignements islamiques. Ils sont conscients de la corruption qui s’infiltre dans leurs sociétés et prennent des mesures pour empêcher sa propagation. Ils diagnostiquent les maladies et proposent des prescriptions. Ils sont les médecins spirituels de la communauté. Le Saint Prophète (s) est décrit par Imam Ali (a) comme un médecin qui a utilisé diverses méthodes pour traiter la société. Il dit: Le Prophète était comme un médecin itinérant qui a préparé ses pommades et chauffé ses instruments. Il les utilisait partout où le besoin s’en faisait sentir afin de guérir les cœurs aveugles, les oreilles sourdes et les langues muettes. Il suivait avec ses médicaments les marques de négligence et les zones de perplexité.(Nahjul Balagha, Sermon 108 traduit de l’anglais).

Chaque communauté a besoin de différentes formes de défense et ce sont les membres préoccupés par la cause qui rassemblent les forces et se défendent. Ils le font au travers de rappels verbaux et écrits, en répandant des enseignements corrects et en répondant aux doutes et au scepticisme. Ils informent et éduquent les autres membres, les aidant à découvrir par eux-mêmes la beauté de la soumission au Créateur.

Rappelons-nous du besoin des Ulu Baqiyya dans notre communauté. Soyons parmi ceux qui cherchent à jouer ce rôle, ou du moins à soutenir et encourager ceux qui le font. Ce sont eux qui sauveront la communauté de la désintégration.

Sources: Amīrul Mu’minīn Ali ibn Abu Talib (a), Nahjul Balagha; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh