Réflexion Coranique 124 – Āyat 45:9 – Se moquer des signes de Dieu

وَإِذَا عَلِمَ مِنْ آيَاتِنَا شَيْئًا اتَّخَذَهَا هُزُوًا
wa-idhā ‘alima min āyātinā shay’ani-ttakhadhahā huzuwā
S’il a connaissance de quelques-uns de Nos versets, il les tourne en dérision.
(Sūratul Jāthiya, No.45, Āyat 9)

Lorsque les gens sont confrontés à quelque chose qui dépasse leur compréhension, mais qu’ils ne veulent pas l’accepter, un des recours facile est celui de la moquerie. Cela peut se faire au travers des mots, à la fois verbaux et écrits ou au travers au travers d’actions et gestes comme le clin d’œil, le roulement des yeux, etc. L’objectif étant de montrer du mépris à l’égard de celui qui est moqué. Il peut également y avoir d’autres objectifs, comme se plaire à soi-même ou aux autres, compenser les faiblesses, renforcer la confiance d’un groupe et affaiblir le moral de l’autre.

Ce verset parle de la personne fière et obstinée qui rejette l’Islam. Il montre du mépris et ridiculise ses principes. Quand il prend conscience de certains versets du Coran, tous les versets sont ridiculisés. Tafsīr al-Mīzān explique que lorsqu’il apprend une partie des signes de Dieu, il les méprise tous. Seule une petite connaissance du Coran est acquise, mais tout est rejeté. Cela montre le danger du peu de connaissances – lorsque les gens pensent qu’ils sont assez équipés pour juger l’ensemble alors qu’ils ont à peine compris une partie.

La moquerie peut être assimilée à de l’ignorance. Lorsque le Prophète Moïse (a) dit à son peuple d’immoler une vache pour découvrir qui avait assassiné un homme dans la communauté, ils pensaient qu’il se moquait d’eux. Ils dirent: Nous prends-tu en moquerie? Qu’Allah me garde d’être du nombre des ignorants dit-il (Q 2:67). Fait intéressant, le même mot huzuwa est utilisé dans les deux versets.

Le Coran parle souvent de moqueries. Il interdit la moquerie des autres (Q 49:11) et met en garde contre la moquerie, même en plaisantant (Q 9:65). Beaucoup de versets, comme celui ci-dessus, parlent de gens qui ridiculisent la religion. Ceux qui refusent d’accepter la vérité se moquent des principes religieux, des injonctions du Coran, des Prophètes, des croyants, de la résurrection, et même de Dieu lui-même. C’est l’arme qu’ils utilisent dans la bataille pour empêcher la vérité de s’établir. Le Saint Prophète (s) et les premiers musulmans ont fait face à la moquerie des gens autour d’eux. Les mécréants se faisaient des clins d’oeil entre eux quand ils voyaient les croyants (Q 83:30), ils riaient d’eux (Q 23: 110), secouant et hochant leur têtes (Q 17:51), et insultaient le Prophète (Q 15: 6).

Parfois, ce n’est pas de l’ignorance, mais de l’obstination qui est derrière la moquerie de la religion. Cela arrive quand une personne voit la vérité, mais sait qu’admettre celle-ci entraînera des conséquences auxquelles elle ne veut pas faire face. Cette résistance à la vérité est si subtile que la personne elle-même ne le réalise pas

Beaucoup de gens aujourd’hui continuent de se moquer de la religion de Dieu. Ils utilisent la rhétorique et la fausse logique pour trouver des erreurs et dégrader la foi. La moquerie prend de l’ampleur avec les méthodes sophistiquées du monde moderne. Les croyants devraient comprendre que ceux qui souhaitent un dialogue respectueux doivent avoir des réponses. Mais ceux qui recourent à la raillerie vis-à-vis de ce que nous sanctifions n’ont pas besoin de réponse. Au lieu de cela, le croyant devrait adopter une politique qui accepte les fautes des gens, commander ce qui est convenable et s’éloigner des ignorants (Q 7: 199). C’est Dieu lui-même qui répondra à ces personnes. Il a promis: Nous t’avons effectivement défendu vis-à-vis des railleurs. (Q 15:95)

Récitons ce verset pour comprendre qu’il y a toujours eu des gens qui se moquent de la religion de Dieu. Cela n’a pas diminué la sainteté et la vérité de la religion. Les vrais croyants s’efforcent de ne pas être affectés par cela et ne font qu’accroître leur foi et leur morale. C’est la meilleure arme pour lutter contre.

Sources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūnehhttp://muslimmatters.org/2012/09/16/39567/www.maarefquran.org/index.php/page,viewArticle/LinkID,4880